Je vous présente ici quelques trucs et astuces qui pourront vous simplifier la vie, en particulier si vous naviguez en solo, pour tout ce qui concerne le remorquage à terre et le transport de matériel (voiles, etc.).
Nous rappelons qu'un timon est, sur une remorque, l'axe qui la prolonge longitudinalement et permet de la manœuvrer à la main.
Il existe principalement 4 formes de mise à l'eau dotées de roues standard (de G à D et de haut en bas):
A présent nous allons mettre à mal les préjugés : nous recommandons d'acheter les remorques de la quatrième catégorie, surtout pour un usage sur cale bétonnée. En guise de justification, voici les avantages et inconvénients des types 1 et 4. Ces deux extrêmes vous permettront de faire votre choix entre les quatre catégories.
La remorque quadrangulaire avec timon :
Avantages :
Inconvénients :
La remorque simple sans timon :
Avantages :
Inconvénients :
Nous ajouterons qu'il existe également des mises à l'eau dotées de très grosses roues "ballon". Ce sont d'ailleurs des structure en axe simple, avec ou sans timon, dotées de bears en résine, mais dont les roues sont à l'intérieur'. Elles sont très appréciables sur le sable car la remorque ne s'enfonce pas, elles saccommodent très bien des rochers. Elles sont tout particulièrement recommandées pour les 21 pieds. Elles restent néanmoins les plus chères (autour de 400 euros), et ne peuvent pas être embarquées à bord.
Vous pouvez dans le même temps accroître sa stabilité à l'utilisation, et rendre sa mise en place beaucoup plus rapide, en ajoutant un bout préréglé, qui relie les deux extrémités en triangle dont le sommet est un mousqueton. Pour fixer chaque extrémité, faites un nœud et stabilisez-le par un collier d'électricien. Puis, au sommet, faites un nœud de plein poing autour d'un mousqueton d'escalade.
Pour l'utilisation, il suffit de commencer à faire glisser la remorque sous le bateau, puis attacher le mousqueton à l'étai de martingale (axe métallique de 20cm situé sous la traverse avant, dans l'axe du mât), et pousser la remorque à fond. Si votre montage est bien réglé, la remorque butera juste au bon endroit.
C'est surtout pour le retour à terre que vous apprécierez ce montage : cela vous permettra de positionner la mise à l'eau alors qu'elle flotte, puis elle bougera peu, même s'il y a des vagues.
Il faut toutefois reconnaître que ce bricolage sera très efficace lorsque vous tirerez le bateau mais que si, en raison de la direction du vent, vous devez le pousser, le bout n'accorde aucune garantie. Dans ce cas, on préfèrera affaler la grand'voile sur l'eau pour permettre de diriger le bateau sans se soucier de la direction du vent.
Nous vous proposons à présent de transformer votre mise à l'eau, si c'est un simple axe (n°4 de notre typologie ci-dessus). Ce bricolage vous permet de transporter vos voiles et safrans à bicyclette ou à pied, en même temps que / à l'aide de votre remorque de mise à l'eau. Il sera particulièrement apprécié par ceux qui n'ont pas de magasin à disposition, et éviteront ainsi de se déplacer en voiture.
La première version est un bricolage facile, mais le résultat est tout de même lourd à utiliser : le centre de gravité est situé loin en avant des roues, on porte donc la moitié du poids soi-même. Pour les bricoleurs chevronnés, je vous recommande la version 2 plus bas. Dans cette version 2, le centre de gravité est au niveau des roues, et la sensation de poids est donc nulle.
Il s'agit simplement d'une caisse modifiée. L'axe de la remorque devient le timon du nouveau montage, et les roues sont à placer sur un nouvel axe.
Pour transformer rapidement votre mise à l'eau en remorque à matériel, démontez votre mise à l'eau, fixez les roues sur votre montage à l'aide des goupilles originelles, puis utilisez l'axe de votre mise à l'eau comme timon en l'arrimant sous la caisse. Un tendeur sera le bienvenu pour fixer les voiles pendant le transport. Vous avez maintenant une remorque à vélo simple et efficace. Vous pourrez ainsi transporter vos voiles, safrans, pagaie, et caisse d'accastillage.
Une fois aux côtés de votre bateau, il sera rapide de reconstituer votre mise à l'eau, éventuellement de l'embarquer à bord, en laissant à terre votre bricolage.
Voici notre bricolage en action. A l'époque, je n'avais pas pensé à utiliser une caisse en plastique, d'où le petit montage en contreplaqué. L'idée de la caisse en plastique devrait vous faire gagner du temps.
Cette remoque deux-en-un se présente ainsi :
En position "route", elle permet de transporter à pied ou à vélo les voiles, tangon, bôme et autres sur un axe qui n'est autre que l'axe de la mise à l'eau, le tout roulant sur les roues de la mise à l'eau. Entre les deux, une caisse permet de ranger tout l'accastillage.
Une fois démontée, on aura d'un côté la mise à l'eau (un axe et ses roues), d'un autre tout le matériel, et enfin la remorque et sa caisse.
Le tout est utilisable très simplement pour transporter du matériel en vélo ou à pied. Sur la photo ci-dessous, vous voyez qu'il est même très aisé à une personne seule de transporter un mât sur plusieurs kilomètres, à pied.
On utilisera de l'aluminium section 5cm x 5 cm, épaisseur 3mm. Un premier axe est coudé à 90° après une coupure en biseau, tandis qu'un autre est fixé orthogonalement par rivets. L'angle est fixé par des plaques en aluminium rivées. L'axe des roues sera détaillé plus bas.
Une caisse en plastique (caisse de rangement domestique) repose sur la barre horizontale. Elle est fixée à l'aide de rivets qui sappuient sur des rondelles en inox. Pour éviter que la caisse ne se déforme en basculant en arrière, un renfort horizontal en aluminium sera appliqué au bord antérieur. Dans tous les cas, les rivets traversent le plastique mais ne doivent jamais directement appuyer dessus : le plastique est toujours pris entre deux pièces métalliques.
Le couvercle de la caisse sera réalisé avec une autre caisse à l'envers. Les deux seront reliées par notre système classique : d'un côté, une boucle en garcette inextensible, de l'autre un élastique et une bille de déodorant.
Au squelette est boulonné directement un axe en inox dont le diamètre est compatible avec les roues de la mise à l'eau. L'axe est également percé à ses extrémités de manière à ce que les goupilles de la mise à l'eau s'adaptent. En guise de butée intérieure, nous avons simplement utilisé du tuyau d'évacuation de fosse septique (un gros tuyau d'arrosage peut convenir).
L'axe principal se coince sur la remorque en quinconce.
Il est ensuite vérouillé par une pièce en aluminium rivée sur le côté, qui tourne plus ou moins librement. Cela suffit amplement pour immobiliser l'axe, et permet une mise en position rapide. Ainsi, l'axe peut seulement glisser en avant ou en arrière. Pour interdire ces deux mouvements, deux bouts munis d'une boucle à l'extrémité partent, et on enfile les boucles dans les axes initialement prévus pour les roues.
Au milieu d'un des bouts, une boucle et un crochet en S permettent de rapidement raccourcir le bout et de vérouiller ainsi le dernier degré de liberté de l'axe principal.
Il est donc possible de poser sur l'axe les voiles, tangon, bôme, pagaies, stick et autres longs objets encombrants. Il faut les fixer avec des tendeurs. Pour limiter l'usage des tendeurs, on peut ajouter des barres de maintien en V comme l'indique la photo ci-dessous. Ceci est optionnel mais très appréciable.
A l'avant, ces bras sont simplement une cornière en aluminium entaillée, pliée, et fixée sur elle-même par un rivet pop (ici en rouge). Ils sont fixés au squelette, mais l'un d'entre eux tourne librement pour permettre d'emboîter et déboîter l'axe principal.
A l'arrière, une pièce est confectionnée : elle s'enchasse à l'extrémité de l'axe principal, de manière à ne pas pouvoir tourner. Elle remplace la boucle dont on parlait plus haut, et permet en même temps de limiter le mouvement antéro-postérieur de l'axe principal, et de maintenir les voiles et autres bagages au-dessus de l'axe principal.
Les bears (littéralement supports en Français) sont utilisés pour protéger les coques des catamarans lors du stationnement. Ce sont des supports en plastique qui épousent la courbure de la coque. Ils sont alors avantageusement remplacés par de vieux pneus.
On peut cependant fabriquer des bears, comme suit, qui s'attachent à la coque. L'intérêt est, outre de protéger les coques en stationnement, de les protéger également lors du transport avec la mise à l'eau : un tel dispositif permet de poser le catamaran à tout moment, quelle que soit la nature du sol, sans l'abîmer. C'est particulièrement utile lorsqu'on manœuvre le bateau seul à terre !
Voici des bears rapidement fabriqués :
Voici également ces mêmes bears en position d'utilisation :
Recette :
Ingrédients pour 2 bears :
Procédé :
Il peut être plus avantageux de construire des bears légers. De fabrication plus simple, ils pourront aisément être emportés sur l'eau. En revanche, pour bien protéger les coques, ils devront être disposés avec plus de précision, en raison de leur moindre épaisseur. Ils seront surtout utiles pour les manœuvres de mise à l'eau et de retour à terre.
Recette :
Ingrédients pour 2 bears légers :
Procédé :
Au niveau de la deuxième extrémité, la boule sert uniquement à éviter de perdre l'élastique. La boule de la première extrémité doit être passée dans la boucle en garcette pour fermer le bear. Le bout franc d'élastique qui dépasse est très apprécié au moment de fermer le bear.
D'une manière similaire, on peut remplacer le gros tuyau d'arrosage par une frite destinée à jouer en piscine. L'élastique ne la traverse pas mais est fixé à chaque extrémité. Ce montage est plus léger, plus épais, très pratique, mais le matériau s'oxyde aux UV et finit par devenir spongieux : il faut donc le changer tous les 2-3 ans.
Vous aurez sans doute des besoins récurrents de tendeurs : pour transporter vos affaires avant et après la navigation, pour embarquer un pique-nique ou du matériel de bivouac...
N'hésitez pas à fabriquer vos tendeurs vous-même, à l'aide d'élastique et d'un bout de bois, ou bien d'une boule de déodorant. La boule de déodorant, contrairement à un arrêt cylindrique, tient mieux en tension : il y a moins de risque de perdre le tendeur.
Des tendeurs ainsi fabriqués ont plusieurs avantages : ils ne coutent pas cher, ils ne rouillent pas, ils flottent (au moins le temps de les récupérer).