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Rubrique voile et catamaran :


  • Mise à l'eau

    Je vous présente ici quelques trucs et astuces qui pourront vous simplifier la vie, en particulier si vous naviguez en solo, pour tout ce qui concerne le remorquage à terre et le transport de matériel (voiles, etc.).

    Remorque de mise à l'eau

    Typologie

    Nous rappelons qu'un timon est, sur une remorque, l'axe qui la prolonge longitudinalement et permet de la manœuvrer à la main.

    Il existe principalement 4 formes de mise à l'eau dotées de roues standard (de G à D et de haut en bas):

    1. les remorques quadrangulaires avec timon
    2. les remorques quadrangulaires sans timon
    3. les remorques "axe" avec timon
    4. les remorques "axe" sans timon

    A présent nous allons mettre à mal les préjugés : nous recommandons d'acheter les remorques de la quatrième catégorie, surtout pour un usage sur cale bétonnée. En guise de justification, voici les avantages et inconvénients des types 1 et 4. Ces deux extrêmes vous permettront de faire votre choix entre les quatre catégories.

    La remorque quadrangulaire avec timon :

    Avantages :

    • elle permet de remorquer le catamaran sur un sol très irrégulier, en particulier avec des obstacles inattendus (rochers)
    • le timon permet également de passer outre l'ensablement
    • le catamaran bouge peu pendant le remorquage grâce au timon : on tire sur la remorque autant que sur le bateau
    • elle est très solide

    Inconvénients :

    • elle est très lourde
    • il faut au moins deux adultes pour la mettre en place puis remorquer le bateau, trois sont souhaitables, à cause du timon
    • elle ne peut pas être embarquée à bord
    • elle appuie sur les dérives pivotantes si elles dépassent (HC 17, HC Pearl, HC 21)
    • son prix est élevé (compter 250 euros neuve)

    La remorque simple sans timon :

    Avantages :

    • elle peut être mise en place et utilisée par un adulte seul !
    • c'est le type le moins cher de remorque (compter 190 euros neuve)
    • elle est très légère et peut être embarquée (utile pour les solistes, ou encore en cas de bivouac)
    • elle n'appuie pas sur les dérives pivotantes car elle se positionne juste en avant
    • si vous rangez votre accastillage dans un magasin de club nautique, vous pourrez ranger son axe dans votre sac à voile et ses roues dans votre caisse à accastillage, de manière à la stocker en toute discrétion, au lieu de la laisser sous votre bateau.
    • enfin, elle peut être utilisée dans un autre bricolage, mentionné au chapitre suivant

    Inconvénients :

    • cette remorque est idéale sur cale bétonnée, mais n'est pas très adaptée aux sols irréguliers, et fait pâle figure lorsqu'elle s'ensable. Mais il est facile d'améliorer partiellement les choses en ajoutant un bout (voir après)
    • fréquemment, le catamaran glisse sur la barre. Les pneus touchent alors le gel coat et le salissent voire le rayent.

    Nous ajouterons qu'il existe également des mises à l'eau dotées de très grosses roues "ballon". Ce sont d'ailleurs des structure en axe simple, avec ou sans timon, dotées de bears en résine, mais dont les roues sont à l'intérieur'. Elles sont très appréciables sur le sable car la remorque ne s'enfonce pas, elles s’accommodent très bien des rochers. Elles sont tout particulièrement recommandées pour les 21 pieds. Elles restent néanmoins les plus chères (autour de 400 euros), et ne peuvent pas être embarquées à bord.

    Optimiser une mise à l'eau simple

    Vous pouvez dans le même temps accroître sa stabilité à l'utilisation, et rendre sa mise en place beaucoup plus rapide, en ajoutant un bout préréglé, qui relie les deux extrémités en triangle dont le sommet est un mousqueton. Pour fixer chaque extrémité, faites un nœud et stabilisez-le par un collier d'électricien. Puis, au sommet, faites un nœud de plein poing autour d'un mousqueton d'escalade.

    Pour l'utilisation, il suffit de commencer à faire glisser la remorque sous le bateau, puis attacher le mousqueton à l'étai de martingale (axe métallique de 20cm situé sous la traverse avant, dans l'axe du mât), et pousser la remorque à fond. Si votre montage est bien réglé, la remorque butera juste au bon endroit.

    C'est surtout pour le retour à terre que vous apprécierez ce montage : cela vous permettra de positionner la mise à l'eau alors qu'elle flotte, puis elle bougera peu, même s'il y a des vagues.

    Il faut toutefois reconnaître que ce bricolage sera très efficace lorsque vous tirerez le bateau mais que si, en raison de la direction du vent, vous devez le pousser, le bout n'accorde aucune garantie. Dans ce cas, on préfèrera affaler la grand'voile sur l'eau pour permettre de diriger le bateau sans se soucier de la direction du vent.

    Utiliser la mise à l'eau simple pour transporter les voiles à terre, en bicyclette...

    Nous vous proposons à présent de transformer votre mise à l'eau, si c'est un simple axe (n°4 de notre typologie ci-dessus). Ce bricolage vous permet de transporter vos voiles et safrans à bicyclette ou à pied, en même temps que / à l'aide de votre remorque de mise à l'eau. Il sera particulièrement apprécié par ceux qui n'ont pas de magasin à disposition, et éviteront ainsi de se déplacer en voiture.

    La première version est un bricolage facile, mais le résultat est tout de même lourd à utiliser : le centre de gravité est situé loin en avant des roues, on porte donc la moitié du poids soi-même. Pour les bricoleurs chevronnés, je vous recommande la version 2 plus bas. Dans cette version 2, le centre de gravité est au niveau des roues, et la sensation de poids est donc nulle.

    La remorque "deux en un", version 1

    Il s'agit simplement d'une caisse modifiée. L'axe de la remorque devient le timon du nouveau montage, et les roues sont à placer sur un nouvel axe.

    1. prenez une caisse en plastique assez solide (pas le premier prix, seulement le deuxième), supprimez une des petites faces en la découpant
    2. fixez dessous, parallèlement aux petites faces, un axe du même diamètre que les axes de vos roues de mise à l'eau
    3. une fois cet axe en place, réalisez des butées médiales à l'aide de collier d'électricien, puis percez deux trous pour passer les goupilles de vos roues
    4. au fond de la caisse, percez deux paires de trous pour arrimer le futur timon de la remorque de vélo à l'aide de deux bouts de ficelle. Les deux paires de trous doivent être aussi éloignées que possible d'une de l'autre.

    Pour transformer rapidement votre mise à l'eau en remorque à matériel, démontez votre mise à l'eau, fixez les roues sur votre montage à l'aide des goupilles originelles, puis utilisez l'axe de votre mise à l'eau comme timon en l'arrimant sous la caisse. Un tendeur sera le bienvenu pour fixer les voiles pendant le transport. Vous avez maintenant une remorque à vélo simple et efficace. Vous pourrez ainsi transporter vos voiles, safrans, pagaie, et caisse d'accastillage.

    Une fois aux côtés de votre bateau, il sera rapide de reconstituer votre mise à l'eau, éventuellement de l'embarquer à bord, en laissant à terre votre bricolage.

    Voici notre bricolage en action. A l'époque, je n'avais pas pensé à utiliser une caisse en plastique, d'où le petit montage en contreplaqué. L'idée de la caisse en plastique devrait vous faire gagner du temps.

    La remorque "deux en un", version 2 !

    Présentation générale

    Cette remoque deux-en-un se présente ainsi :

    En position "route", elle permet de transporter à pied ou à vélo les voiles, tangon, bôme et autres sur un axe qui n'est autre que l'axe de la mise à l'eau, le tout roulant sur les roues de la mise à l'eau. Entre les deux, une caisse permet de ranger tout l'accastillage.

    Une fois démontée, on aura d'un côté la mise à l'eau (un axe et ses roues), d'un autre tout le matériel, et enfin la remorque et sa caisse.

    Le tout est utilisable très simplement pour transporter du matériel en vélo ou à pied. Sur la photo ci-dessous, vous voyez qu'il est même très aisé à une personne seule de transporter un mât sur plusieurs kilomètres, à pied.

    Squelette

    On utilisera de l'aluminium section 5cm x 5 cm, épaisseur 3mm. Un premier axe est coudé à 90° après une coupure en biseau, tandis qu'un autre est fixé orthogonalement par rivets. L'angle est fixé par des plaques en aluminium rivées. L'axe des roues sera détaillé plus bas.

    Une caisse en plastique (caisse de rangement domestique) repose sur la barre horizontale. Elle est fixée à l'aide de rivets qui sappuient sur des rondelles en inox. Pour éviter que la caisse ne se déforme en basculant en arrière, un renfort horizontal en aluminium sera appliqué au bord antérieur. Dans tous les cas, les rivets traversent le plastique mais ne doivent jamais directement appuyer dessus : le plastique est toujours pris entre deux pièces métalliques.

    Le couvercle de la caisse sera réalisé avec une autre caisse à l'envers. Les deux seront reliées par notre système classique : d'un côté, une boucle en garcette inextensible, de l'autre un élastique et une bille de déodorant.

    Essieu et roues

    Au squelette est boulonné directement un axe en inox dont le diamètre est compatible avec les roues de la mise à l'eau. L'axe est également percé à ses extrémités de manière à ce que les goupilles de la mise à l'eau s'adaptent. En guise de butée intérieure, nous avons simplement utilisé du tuyau d'évacuation de fosse septique (un gros tuyau d'arrosage peut convenir).

    Fixation de l'axe principal

    L'axe principal se coince sur la remorque en quinconce.

    Il est ensuite vérouillé par une pièce en aluminium rivée sur le côté, qui tourne plus ou moins librement. Cela suffit amplement pour immobiliser l'axe, et permet une mise en position rapide. Ainsi, l'axe peut seulement glisser en avant ou en arrière. Pour interdire ces deux mouvements, deux bouts munis d'une boucle à l'extrémité partent, et on enfile les boucles dans les axes initialement prévus pour les roues.

    Au milieu d'un des bouts, une boucle et un crochet en S permettent de rapidement raccourcir le bout et de vérouiller ainsi le dernier degré de liberté de l'axe principal.

    Limitation de la chûte des objets

    Il est donc possible de poser sur l'axe les voiles, tangon, bôme, pagaies, stick et autres longs objets encombrants. Il faut les fixer avec des tendeurs. Pour limiter l'usage des tendeurs, on peut ajouter des barres de maintien en V comme l'indique la photo ci-dessous. Ceci est optionnel mais très appréciable.

    A l'avant, ces bras sont simplement une cornière en aluminium entaillée, pliée, et fixée sur elle-même par un rivet pop (ici en rouge). Ils sont fixés au squelette, mais l'un d'entre eux tourne librement pour permettre d'emboîter et déboîter l'axe principal.

    A l'arrière, une pièce est confectionnée : elle s'enchasse à l'extrémité de l'axe principal, de manière à ne pas pouvoir tourner. Elle remplace la boucle dont on parlait plus haut, et permet en même temps de limiter le mouvement antéro-postérieur de l'axe principal, et de maintenir les voiles et autres bagages au-dessus de l'axe principal.

    Supports de coque et tendeurs

    "Bears" lourds de stationnement

    Les bears (littéralement supports en Français) sont utilisés pour protéger les coques des catamarans lors du stationnement. Ce sont des supports en plastique qui épousent la courbure de la coque. Ils sont alors avantageusement remplacés par de vieux pneus.

    On peut cependant fabriquer des bears, comme suit, qui s'attachent à la coque. L'intérêt est, outre de protéger les coques en stationnement, de les protéger également lors du transport avec la mise à l'eau : un tel dispositif permet de poser le catamaran à tout moment, quelle que soit la nature du sol, sans l'abîmer. C'est particulièrement utile lorsqu'on manœuvre le bateau seul à terre !

    Voici des bears rapidement fabriqués :

    Voici également ces mêmes bears en position d'utilisation :

    Recette :

    Ingrédients pour 2 bears :

    • 1 vieux pneu (pas trop épais)
    • 1.50 m d'élastique épais
    • du fil de fer gainé de jardinage (ou...)
    • 20 cm de manche en bois

    Procédé :

    1. coupez 2 x 10 cm de bois, percez au milieu, de manière à pouvoir passer de l'élastique
    2. coupez le pneu en deux moitiés égales à l'aide d'une scie à métaux. Ne soyez pas surpris, il y a du fer dans un pneu, certains passages sont difficiles mais on y arrive
    3. à chaque extrémité de chaque demi-pneu, rabattez les deux coins, percez les 3 épaisseurs et ligaturez le tout à l'aide du fil de fer
    4. attachez l'élastique à chaque extrémité de chaque demi-pneu (par exemple, autour du fil de fer)
    5. d'un côté, passez l'élastique dans un bout de bois et arrêtez-le à l'aide d'un noeud simple
    6. de l'autre côté, faites une boucle à l'aide d'un nœud de plein poing (nœud simple fait sur une boucle)

    Bears légers, embarquables

    Il peut être plus avantageux de construire des bears légers. De fabrication plus simple, ils pourront aisément être emportés sur l'eau. En revanche, pour bien protéger les coques, ils devront être disposés avec plus de précision, en raison de leur moindre épaisseur. Ils seront surtout utiles pour les manœuvres de mise à l'eau et de retour à terre.

    Recette :

    Ingrédients pour 2 bears légers :

    • 2m de très gros tuyau d'arrosage
    • de l'élastique épais
    • 30 cm de garcette
    • 4 boules de déodorant en plastique

    Procédé :

    1. coupez 2 morceaux de tuyau d'arrosage, de la longueur voulue
    2. utilisez le reste en le coupant en morceaux de plus en plus courts, que vous fendrez sur leur longueur. Puis entourez votre morceau principal par ces morceaux plus courts, et finalement fixez le tout à l'aide d'un ruban adhésif (noir sur la photo). Cela permet d'épaissir le bear.
    3. passez l'élastique dans le tuyau
    4. pour la première extrémité : bloquez à l'aide d'un nœud simple, passez à travers une boule, puis bloquez à l'aide d'un 2° nœud simple.
    5. pour la deuxième extrémité : avec 15 cm de garcette, formez une boucle que vous fermerez à l'aide d'un nœud de plein poing. Procédez comme pour l'autre extrémité, puis liez la boucle à l'élastique à l'aide d'un nœud d'écoute.

    Au niveau de la deuxième extrémité, la boule sert uniquement à éviter de perdre l'élastique. La boule de la première extrémité doit être passée dans la boucle en garcette pour fermer le bear. Le bout franc d'élastique qui dépasse est très apprécié au moment de fermer le bear.

    Bears encore plus légers

          

    D'une manière similaire, on peut remplacer le gros tuyau d'arrosage par une frite destinée à jouer en piscine. L'élastique ne la traverse pas mais est fixé à chaque extrémité. Ce montage est plus léger, plus épais, très pratique, mais le matériau s'oxyde aux UV et finit par devenir spongieux : il faut donc le changer tous les 2-3 ans.

    Tendeurs

    Vous aurez sans doute des besoins récurrents de tendeurs : pour transporter vos affaires avant et après la navigation, pour embarquer un pique-nique ou du matériel de bivouac...

    N'hésitez pas à fabriquer vos tendeurs vous-même, à l'aide d'élastique et d'un bout de bois, ou bien d'une boule de déodorant. La boule de déodorant, contrairement à un arrêt cylindrique, tient mieux en tension : il y a moins de risque de perdre le tendeur.

    Des tendeurs ainsi fabriqués ont plusieurs avantages : ils ne coutent pas cher, ils ne rouillent pas, ils flottent (au moins le temps de les récupérer).

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