Par définition, c'est la perte de contact stable, durable et spontanément irréversible, entre la surface de l'eau et une des deux coques (celle au vent essentiellement). Fort heureusement cet état est artificiellement réversible dans la plupart des cas. Pour ce faire :
Deux attitudes extrêmes sont possibles :
Ainsi le cadran rose indique-t-il les directions possibles du vent par rapport au bateau. Toute autre orientation est illogique ou dangereuse.
On dit également faire capot, ou improprement faire chapeau ou chapoter, lorsque le catamaran est retourné tête de mât en bas. Ces deux derniers termes sont inexacts, et sont la conséquence d'un glissement phonétique associé à une analogie géométrique fantaisiste.
Par définition, la position de plus grande stabilité du catamaran est la suivante : les deux coques posées sur le plan d'eau, et le mât orienté verticalement et vers le bas. Cependant cette position est assez peu adaptée au déplacement rapide ;-) . Il faut donc y remédier.
Le capotage survient volontiers par gros temps, dès lors que l'équipage commet certaines fautes comme peser sur la coque opposée, rester sur la voile, peser sur les haubans... ou d'emblée en particulier dans le dessalage en arrière (lors d'un virement de bord).
L'équipage doit peser sur un des 4 coins de l'embarcation pour remettre le catamaran dans la configuration précédente. Le plus logique est de peser sur l'arrière de coque qui est le plus sous le vent : cela permettra au vent de pousser sous le trampoline dès que celui-ci se décollera de la surface de l'eau.
Ce cauchemar survient lors d'un dessalage en vent de travers par gros temps, si le catamaran commence à capoter et que le mât se plante dans le fond. Rappelons que le capotage survient si l'équipage pèse sur le trampoline pour amortir sa chute, ou bien si un coéquipier tombe sur la voile, ou encore si les voiles ne sont pas choquées rapidement.
Point théorique Le mât se plante dans la vase, tandis que le vent continue à pousser sur un trampoline qui n'est pas réellement à plat faute de profondeur suffisante. Le plantage du mât empêche naturellement le catamaran de tourner pour se mettre dans l'axe du vent. Le diagnostic est porté sur les critères suivants :
C'est un cercle vicieux dont seule une aide extérieure peut vous tirer.
Point pratique Il est aussi brutal que difficile. Il s'agît, pour une seconde embarcation, de passer "pleine bourre" en vent de travers près du catamaran et de l'agripper. Là, il faudra tenir fort car rien n'est facile. Le catamaran en péril finit par pivoter (tout en faisant abattre le secourant). Dès que le mât est "déplanté", en raison du vent important, le catamaran se place immédiatement dans une position propice au ressalage.
Notez que, pour des raisons évidentes de traînée inhérente à la grand'voile, le catamaran devra être abordé par l'arrière et non par l'avant. En outre, pendant la phase de traction du bateau, il faut veiller à ne pas se faire coincer les mains, ce qui peut être très dangereux.
Nous rappellerons ici des règles bien connues à propos du dessalage :
Il est présumé devant l'impossibilité de ressaler un catamaran du fait de mouvements pendulaires incessants (selon la flèche jaune). Les causes sont simples : coque non vidée régulièrement, trou dans la coque. La maladie n'est symptomatique que lorsque la coque pleine se retrouve en position haute après un dessalage.
Tenter tout d'abord de faire tourner le bateau pour mettre la coque pleine vers le bas, en espérant que l'autre coque, elle, soit vide.
Point pratique S'il n'est pas possible d'inverser le bateau, ou si les deux coques sont pleines, la solution consiste à retirer le bouchon de la coque, et, sans le perdre, à faire pencher la coque vers l'arrière afin qu'elle se vide. Reboucher puis procéder à la manœuvre habituelle. Il faut faire très attention à ne pas perdre le bouchon, sinon c'est une catastrophe.
Plusieurs dispositifs sont disponibles à la vente ou peuvent être fabriqués simplement. Rappelons qu'il est tout simplement inconscient de naviguer avec un navire qu'on n'est pas en mesure de resaler.
Différents dispositifs aideront le barreur, en lui permettant de s'écarter du catamaran et d'augmenter son couple de redressement.
Dans la rubrique Matériel, je vous propose une simple perche qui fonctionne très bien.
La solution la plus immédiate est d'avoir sur soi un sac poubelle de qualité jardinage, et, une fois en position de traction, l'utiliser comme ancre flottante. Attention, ne jamais s'attacher au sac !
Une solution commerciale est présentée ci-dessous :
Pour ma part, il me semblerait plus judicieux d'adapter un sac à une perche mobile. Un schéma viendra plus tard.
Une solution ingénieuse consiste à rendre les haubans extensibles, de sorte à faciliter le ressalage.
Une solution commerciale est présentée ci-dessous :
Le démâtage survient le plus souvent par rupture d'un hauban abîmé, d'où la nécessité de les contrôler régulièrement. Plus rarement, on assiste à un démâtage partiel par rupture de l'étai, des pantoires, ou de l'une de leurs attaches. Il faut alors tout retirer pour obtenir un démâtage complet.
Il faut ramener le mât sur le catamaran, puis affaler les voiles sur place en les calant bien sous le mât, qui sera disposé transversalement. Puis procéder au remorquage.
Nous insisterons sur le fait que dans ces conditions, si le bout de ressalage est fixé sur le seul pied de mât, il risque d'être perdu ! C'est pourquoi il faut le fixer à la fois sur le pied de mât et sur la poutre avant.
Nous envisagerons sa réalisation sur un bateau dont les organes sont sains. C'est rarement le cas mais il vous sera aisé d'adapter ce qui suit à votre cas.
Il faut affaler les voiles et les ranger (sauf si le remorquage ne passe par aucun moment de portant : il suffira alors de décrocher le palan de la GV), puis installer le bout de remorquage. Le bout de remorquage prolonge le bout de dessalage à l'aide d'un "nœud d'écoute" qui est en fait un nœud de chaise réalisé avec 2 bouts différents. Attention au sens de la boucle de début.
Il doit ensuite passer sous la patte d'oie. Mais afin d'éviter qu'il ne passe sous les coques à chaque changement de trajectoire, on réalise un polygone à l'aide d'un petit bout (ici en rouge) qui doit rester à poste en permanence.
Il est ensuite attaché à l'embarcation qui remorque. S'il s'agît d'un autre catamaran, il utilise son propre bout de remorquage qui pend dans l'eau en passant sous le trampoline.
Un des équipiers restera à la barre afin d'aider l'embarcation remorquante.
Voir le cours Arrêt à la cape, homme à la mer, prise de mât
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